Que penser du futur de l’énergie ?
Tout le monde veut de l’énergie solaire et éolienne, mais est-ce possible ?
À moins que le réseau ne tombe en panne, que notre facture d’électricité arrive à échéance, ou qu’une lampe doive être remplacée, les questions énergétiques ne nous concernent pas vraiment. Surtout pas s’il s’agit d’approvisionnement énergétique. Pourtant, toute cette énergie doit bien provenir de quelque part. Notre rédacteur est allé prendre la température sur le terrain. Comment notre électricité devrait-elle être produite ? Comment atteindre nos objectifs en matière d’émissions de CO2 ? Et quel sort réserver à l’énergie nucléaire ?
Une chose apparaît clairement : de Middelkerke à Bruxelles, tout le monde convient que les énergies renouvelables sont une solution d’avenir. Nous ne pouvons plus continuer à utiliser des combustibles fossiles polluants tels que le pétrole et le charbon : cette évidence est partagée par toutes les personnes que nous avons rencontrées. Pour le reste, les avis sont parfois divisés.
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« Tant que le niveau de la mer ne monte pas trop vite »
Nous avons pu le constater sur la digue à Middelkerke. Norbert, militaire à la retraite, pense que l’avenir est aux éoliennes. « Autrefois, il y avait beaucoup d’opposants. On trouvait qu’elles gâchaient le paysage. Mais depuis, tous ces gens ont changé d’avis. Et à juste titre, car le vent ne nous coûte rien. » « C’est vrai, mais que fait-on quand il n’y a pas de vent ?», s’interroge un autre client du café. « J’aimerais aussi avoir du courant quand il n’y a pas de vent ou de soleil... Au lieu d’importer de l’électricité des Pays-Bas ou de France, on ferait mieux de continuer à produire nous-mêmes notre énergie. » Mais comment ? Certains haussent les épaules. Tous conviennent qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Le gaz naturel ? « Oui, mais si les Néerlandais ferment le robinet, on en subira les conséquences ici. » Le charbon ? « Non, c’est trop polluant. Il faut améliorer la qualité de l’air. » L’énergie nucléaire ? « Du moment qu’ils ne viennent pas balancer leurs déchets dans la mer. C’est en tout cas plus écologique que le charbon ou le pétrole, car on oublie parfois que le nucléaire n’émet quasi pas de CO2. Si cela peut faire en sorte que le niveau de la mer ne monte pas trop vite, je suis d’accord. N’oublions pas que c’est nous qui habitons le plus près de la mer. »
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Restaurant étudiant Agora, Liège.
« Nous croyons aux progrès de la technologie »Il est midi quand nous arrivons à Liège. Une ambiance sympathique règne dans le restaurant étudiant. Nous faisons la file avec quelques étudiants de première année en ingénierie civile. Pour Laura, tout commence par les économies d’énergie. « La plupart du temps, on ne réfléchit pas à notre consommation d’énergie. Mon kot est très mal isolé. En plus, il est chauffé au mazout. Je suis sûre que l’industrie pourrait rationaliser encore plus sa consommation d’énergie, car la demande ne fait qu’augmenter. » Les camarades de Laura croient très fort aux progrès de la technologie. C’est de là que devrait venir la solution au problème énergétique actuel. Fait surprenant, l’énergie nucléaire n’est pas un tabou pour eux. « En tant que futurs ingénieurs, nous pensons peut-être autrement que la majorité des Belges, mais d’après moi, les médias ne sont pas toujours très nuancés quand ils parlent des centrales nucléaires. Actuellement, ce sont elles qui produisent la majeure partie de notre électricité. Elles ont encore un certain temps devant elles, c’est un fait, mais la prolongation de leur durée de vie fait débat. Il serait donc bon que les responsables politiques du pays prennent des décisions claires pour l’avenir. » Et Sam d’ajouter : « Tant que le développement de solutions énergétiques renouvelables n’aura pas atteint sa vitesse de croisière, l’énergie nucléaire restera un choix rationnel. L’un et l’autre se complètent. De plus, la technologie évolue. On réalise des recherches sur de nouveaux types de réacteurs nucléaires et sur des solutions alternatives pour le traitement des déchets nucléaires. »
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Place Sainte-Catherine, Bruxelles.
« J’espère que l’électricité ne deviendra pas plus chère »Nous rencontrons deux habitantes du quartier devant l’échoppe d’un maraîcher sur la place Sainte-Catherine. Quand on leur parle de l’avenir de notre approvisionnement énergétique, elles pensent avant tout à leur portefeuille. Julie a constaté que sa facture d’électricité a considérablement augmenté ces dernières années. « Si je comprends bien, l’énergie deviendra encore plus chère à l’avenir. Les centrales nucléaires produisent une électricité relativement bon marché, mais si on les ferme, il faudra utiliser de nouvelles formes d’énergie. Ou alors, nous devrons importer notre électricité, comme avec cet ananas, mais ça aussi, ça coûtera cher. Cela me préoccupe. » Gisèle est moins inquiète. « On n’en arrivera pas là, tout de même. Ils trouveront bien une solution pour produire de l’énergie. Plus on a de choix, mieux c’est… » Marcel, le maraîcher, est lui aussi optimiste. « Dans 10 ans, les bus ne dégageront plus ces fumées noires. Ils rouleront tous à l’électricité. La vie sera beaucoup plus agréable. Mais il faudra avoir suffisamment d’électricité propre pour recharger nos batteries. »